Le contexte de la pandémie qui n’en finit plus de nous bousculer, nous ramène à un état de résignation peu créatrice de « l’apprendre à vivre avec », à la notion du vivre en bulles fermées et à une forme d’isolement social tous propices à une plus grande iniquité entre les humains que nous sommes. On se rend compte qu’en peu de temps, c’est une part importante de notre philosophie de vie que nous avons perdu en cours de progrès éphémères et de recherche de fausses sécurités. Il est temps de revoir nos priorités pour éviter de laisser à nos enfants un héritage où la technologie, entre autres, risque de noyer encore plus l’humanité qui a toujours au sommet de nos priorités.
Comment retrouver et reconstruire un modèle de bienveillance pour remettre l’humain tout en haut des valeurs de nos sociétés. Comment arracher les racines liées aux mots en «isme» (racisme, sexisme, individualisme, fondamentalisme, etc.» qui inondent les cœurs et les esprits des enfants. Comment résoudre l’information erronée et les biais historiques qui meublent et qui faussent leurs connaissances. Comment reprendre en mains les destinées et les parcours de tous les enfants. L’espoir est là à notre portée pour quelque temps encore.

Deux axes d’action non exclusifs se présentent à nous dans l’immédiat. L’un est lié à l’enseignement de l’Histoire et de la Culture, soit l’apprentissage authentique du passé et l’ouverture actuelle à la culture. L’autre porte sur une redéfinition du parcours de développement des enfants en rapport avec la Convention internationale des droits de l’enfant et particulièrement le droit d’être bien informés et celui du droit de parole pour tout ce qui concerne leur santé et leur bien-être.
Apprendre du passé relève d’une grande valeur. Ne pas répéter les erreurs du passé relève d’une grande sagesse. Encore faut-il respecter l’Histoire et ne pas la transformer au gré d’intérêts divergents. L’histoire des autochtones y compris leur assimilation à tout prix et la négation de leur culture et de leur langue, l’histoire des juifs incluant leur extermination massive, celle des Ouïgours actuellement, celle des guerres sanglantes et celles des massacres religieux systémiques doivent être enseignés à tous les jeunes dès le primaire. Ces grands événements historiques doivent être mis en contexte et servir de rappel pour ne pas oublier ces erreurs du passé et surtout pour ne pas les reproduire au nom d’identités régionales ou d’une quelconque race supérieure.
Le parcours du développement des enfants se fait beaucoup par accompagnements et par divers apprentissages. Apprendre notre langue mais aussi d’autres langues ouvrent la voie à une meilleure compréhension du monde. Le développement dans un contexte de sécurité est fondamental mais cela ne justifie pas de créer des zones d’ombre ou des interdits pour les protéger à outrance au détriment de leurs droits. Les enfants ont le droit de savoir et de bien savoir. Cela les amènera plus rapidement à un savoir être essentiel pour l’harmonie et l’égalité des peuples et au respect de l’autre quel qu’il soit. L’effet des rituels de passage est aussi un puissant outil pour assurer une maturité par étapes et des apprentissage adaptés pour bien éclairer leur esprit. Malheureusement on les a oubliés l’un après l’autre au point qu’ils ont presque disparus de la trajectoire des jeunes.
Il est donc temps de se mettre au travail pour un monde meilleur où l’intelligence artificielle, l’utilisation des robots et la technologie seront au service des humains libres et non l’inverse.