Les Suédois et la protection sociale

Les Suédois encore une fois ont donné le ton dès les débuts de la pandémie dans leurs décisions pour aborder la question du coronavirus. Ils ont eu le courage et l’intelligence de procéder en tenant compte des enjeux de santé globale de la population et non seulement de ceux de la protection et des barrières à la transmission du virus.

Les enfants ont donc, par bonheur, été partiellement épargné des pires conséquences liées au confinement et à l’isolement social que nous expérimentons au Québec.

On a gardé les écoles ouvertes tout autant que les petits plaisirs de la vie sociale quotidienne. Cela n’a aucunement empêché des mesures fortes de protection sanitaire et des résultats comparables aux nôtres, en terme d’hospitalisations et de décès, avec cependant moins de dommages collatéraux.

L’être humain est fortement social. Tout empêchement à ce droit essentiel de santé globale risque de devenir contre-productif et conséquemment entraîner encore plus de dommages. Faire confiance à l’intelligence des personnes, malgré certaines exceptions, est toujours un outil gagnant dans un monde démocratique.

La Pandémie et les enfants

Il est normal de commencer par l’effet de la pandémie sur les enfants et surtout par la place qu’on leur a réservé dans l’échiquier des mesures de contrôle.

Fort heureusement, les enfants furent épargnés jusqu’à ce jour par ce virus si méchant qui a préféré s’attaquer aux personnes âgées, plus réceptives et plus fragiles par nature à cette agression virale. Ils ne sont à peu près pas malades et ils contaminent très peu de gens. Jusque-là pour eux, «tout va bien aller».

Tout s’est gâté quand on a décidé d’agir en protection en oubliant qu’on avait à faire à des enfants et à des adolescents plus réceptifs et plus fragiles à l’isolement social et à la perte de repères essentiels à leur santé et leur développement.

Après une certaine lune de miel, on a vu monté en flèche, l’ennui, la peur et les anxiétés de toutes sortes surtout pour ceux et celles avec moins de moyens dans les milieux plus appauvris. Le confinement total, la fermeture des écoles, la perte de contact avec les amis et les personnes significatives dans leur vie et toutes le ambiguïtés qui sont apparues dans les discours officiels sont devenus traumatiques et toxiques pour les enfants.

On craint maintenant des conséquences à court et à long terme plus particulièrement au niveau de la santé mentale de ces enfants plus vulnérables, une augmentation de la détresse psychologique et du décrochage scolaire entre autres.

Les enfants sont donc les victimes oubliées du coronavirus et les traces de cette affection risquent de durer longtemps dans leur corps et leur esprit. Il faut donc se préparer à investir rapidement pour les soutenir et leur offrir des outils de guérison à leur portée. À nous tous d’y voir.