Quoi dire aux enfants de l’état du monde!

Photo de Matti sur Pexels.com

Bonne question mais après mûre réflexion et de nombreuses hypothèses, on revient immanquablement au même principe, celui de la clarté et de la vérité. Quoi dire ou ne pas dire est intimement lié à la sécurité et à la compétence d’un enfant, c’est-à-dire à sa capacité d’entendre, de comprendre et de relativer les choses.

 Il y a également une grande place à l’Éducation dans cette réflexion et particulièrement en ce qui concerne ce qu’on enseigne aux enfants sur l’évolution de l’Humanité et sur l’Histoire des peuples et des religions entre autres. Ces deux grandes bases de connaissances sont des prérequis, pour mieux comprendre les comportements humains les plus édifiants comme les plus extrêmes. Or je ne suis pas convaincu que cette Histoire existe dans nos écoles en constante adaptation. De nos jours, on est plus engagé à surveiller l’utilisation de certains mots défendus et à mesurer la qualité de l’air qu’à enseigner l’évolution de l’Humanité.

Comment expliquer une guerre, un viol ou un infanticide? Comment aborder la question des abus de toutes sortes envers les enfants? Comment parler ouvertement de la faim dans le monde, des exterminations massives et des grandes migrations forcées? Comment aborder avec un enfant le sujet des grandes iniquités sociales? La liste est longue sur le quoi et le comment dire aux enfants sur des sujets aussi sensibles et délicats.

Notre devoir d’adultes et de parents, c’est de préparer les enfants à entendre et à comprendre ce qui se passe au jour le jour dans leur vie. Pour parler aux enfants, on ne doit pas attendre les grandes tragédies relatées dans les médias avec toujours un grand sensationnalisme, ni profiter de l’annonce d’une guerre imminente car le moment est trop intense et très mal choisi. Il faut le faire en amont.

Bien réussir le quoi dire à un jeune, c’est au quotidien lui expliquer le pourquoi des petites chicanes de famille, les raisons des violences et de l’intimidation dans la cour d’école ou les causes menant au statut de sans abri ou de pauvreté extrême. L’enfant est en droit de savoir le pourquoi de ces petits confits fréquents dans sa vie courante pour mieux comprendre les causes et pour faire le pont avec les grands conflits et les grandes injustices dans le monde.

Le pire c’est de ne pas en parler et d’éviter le sujet comme si le monde était tout beau et tout simple, en espérant que l’enfant ne pose pas de questions. Le comble c’est de laisser croire aux enfants qu’ils sont privilégiés, en sécurité et de les maintenir dans l’ignorance. Ils ont droit de questionner et de bien savoir.

Partir du principe que le monde est complexe, qu’il l’a toujours été et qu’il pourrait l’être longtemps encore si rien ne change est certes une bonne entrée en matière. Instruire l’enfant de ses droits et de ses devoirs, lui apprendre à utiliser l’empathie dans sa vie de tous les jours et le convaincre d’agir pour le mieux-être de tous sous forme de bienveillance, cela sert aussi l’enfant à cheminer pour comprendre les excès de malveillance et pour changer le monde futur. 

Une jeune de 8 ans nous signifiait récemment que lorsque les adultes parlent pour les enfants, eux devaient se taire. J’ajoute que lorsque les adultes parlent aux enfants des vraies choses de la vie, ils leurs permettent de non seulement mieux comprendre mais ils leur donnent la chance qu’eux-mêmes se mettent en mode action pour trouver les mécanismes de changement.

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