Sommes-nous «dociles»vraiment?

Dans les bilans anniversaires face aux mesures liées à la pandémie, on fait souvent référence à notre docilité comme citoyens québécois. Nous le serions même plus que les citoyens des autres provinces réputés pourtant comme habituellement plus conformes face aux règles et à l’autorité. Le mot m’avait dérangé lorsque la vice-première ministre l’avait prononcé il y a quelques mois déjà. Pour lutter contre la pandémie, j’accepte comme la plupart d’entre vous, de me conformer mais je ne souhaite pas pour autant être qualifié de «docile» et je me dissocie publiquement de ce qualificatif réducteur.

Nous sommes jusqu’à preuve du contraire, des êtres humains intelligents et libres, capables de réflexion, et ayant un droit de parole et une préoccupation du bien commun. Dans cette définition, j’inclus totalement les enfants et l’importance de leur droit de parole pour influencer les décisions qui les concernent. On souhaite tous leur meilleur intérêt. Or lorsqu’une forte proportion de notre population devient docile cela signifie-t-il qu’ils acceptent, tête baissée, des commandes et des règles sans sourciller et sans réagir? Si oui, je suis inquiet de l’image transmise aux enfants: «Obéis ou tu seras punis». Est-ce vraiment l’image d’un peuple soumis que l’on veut donner à nos enfants qui nous observent et nous copient.

Un petit rappel de la définition du mot docile s »impose: «se laisse facilement manier, s’adapte automatiquement, obéit facilement comme les animaux qui se laisse conduire et diriger, est malléable et soumis, comme dans élève docile/cheval docile…La Fondation de l’Hôpital de Montréal pour les enfants dans sa publicité actuelle nous le rappelle: «Ils sont parfois turbulents, agités, bruyants, têtus, mais qu’importe, les enfants, on les aime tannants, pas malades». Cet énoncé est tout le contraire de l’enfant docile!

Photo de Sharon McCutcheon sur Pexels.com

Arrêtons de nous qualifier ou d’agir en peuple docile, ce n’est pas ce que nous voulons être ni l’image que nous voulons projeter à nos enfants. Le vrai message c’est de montrer notre capacité de questionner, de réagir, de prendre nos responsabilités, non par peur ou soumission mais par souci du bien commun. Notre grand défi comme peuple fier et d’avant garde, c’est d »inclure nos enfants dans ce processus comme personne à part entière bien informée. Ce consensus essentiel permettrait d’éviter bien des zones grises, bien des doutes et tant d’anxiétés inutiles. Apprenons donc à nos enfants et à nous-mêmes à ne pas être juste dociles, on s’en portera mieux, la tête haute.

Laisser un commentaire

Entrer les renseignements ci-dessous ou cliquer sur une icône pour ouvrir une session :

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.