Quand je regarde la petite pancarte dans la vitre arrière des voitures, je perçois tout de suite le sens de cette alerte, sa simplicité, sa valeur et surtout sa pertinence. Ces quelques mots suffisent à nous inciter à faire plus attention, à ralentir mais aussi à ne pas klaxonner ni même couper la voiture en question. La sécurité routière en présence d’enfants ne fait pas de doute, on est presqu’unanimes là-dessus.

Or en temps de guerre on peut encore apercevoir le signal en question sauf que sa signification est toute autre et son respect sérieusement en danger. L’humanitaire devient vite cratère. «Un enfant à bord» ne semble plus avoir la même valeur. Les convoies de réfugiés ne sont à l’abri de rien du tout, même avec un enfant à bord. Il devient en fait une cible facile. Tout pour gagner, une tuerie en amenant une autre. Comment est-ce possible? Est-ce que cela nous arrivera un jour ici? Ce devrait être des gens civilisés quand même!
Il n’y a pas de réponse simple. Notre société a beaucoup changé en si peu de temps et surtout dans les derniers deux à trois ans. Les signes de fracture apparaissent de plus plus en plus évidents. On ne peut certes pas parler d’évolution mais plutôt d’une grande transformation où les injustices et les colères se côtoient au jour le jour et où les idées et les croyances s’entrechoquent au quotidien chez le même individu, dans les familles et dans les communautés. On ne sait pas trop quand tout cela s’arrêtera, ni pourquoi c’est nécessaire. Peux être sommes-nous condamnés à devoir nous habituer à vivre avec cette situation comme pour tant d’autres situations nouvelles.
Il est triste de constater ces changements et on se sent vite impuissants pour agir ou réagir dans ce monde tellement polarisé où l’esprit critique prend le bord au moindre évènement déclencheur. Nous vivons en même temps dans une époque où l’information apparaît faussée continuellement et non seulement comme arme de guerre. Comment donc s’y retrouver.
D’abord, essayer de composer avec les stress et les situations difficiles à expliquer au jour le jour seulement. Inutile de penser à long terme quand ça va mal, quand on sent qu’on a peux-être pas la bonne information et que l’espoir vient à manquer.
Deuxièmement se mettre en état de soutien à autrui, dans une bonne oeuvre, pour des gens plus démunis que nous. Se mettre en action pour une bonne cause a toujours rapporter gros aux bénévoles et cela permet de mettre de côté nos propres peurs et de nous sentir utiles. On oublie alors, temporairement du moins, les affres de la guerre et de la folie humaine.
Enfin se rapprocher des enfants qui sont souvent les plus grandes victimes des mauvaises actions de l’Homme. Écouter leur parole qui nous rassure et qui définitivement nous ramène à un espoir d’une vie meilleure. Continuons donc ainsi à mettre l’affiche «enfants à bord» pour rappeler à tous que c’est ce qui compte le plus au monde.