Une immigration équitable

Photo de Ahmed akacha sur Pexels.com

J’ai été exposé très tôt à ce qu’on appelait le « choc des cultures » dès mon jeune âge mais pour moi, ce fut plutôt un enrichissement formidable qui a contribué à ma qualité de vie et à mon épanouissement personnel, jamais un choc, jamais un frein à ma culture, bien au contraire

D’abord dans ma vie, il y eu les anglophones et les syriens de Grand-Mère qui furent parmi mes meilleurs amis de jeunesse et qui m’ont ouvert très tôt à d’autres univers et au rêve d’en découvrir plus encore sur d’autres peuples dans le futur. Ce furent d’ailleurs les patrons de mon père (Arabes et anglophones) à l’usine qui offrirent de payer mes études au Séminaire pour m’ouvrir d’autres portes dans l’avenir…

Puis il y a eu des professeurs récemment immigrés, français et belges d’ailleurs, qui m’ouvrirent à la mentalité et à des cultures européennes et qui suscitèrent ma curiosité face aux gens de ce continent de nos ancêtres. On les taquinait bien sûr et on se moquait aussi de leurs accents mais au fond on comprenait leur importance dans nos vies de collégiens pour davantage nous ouvrir l’esprit.

Par la suite, mes plus grandes inspirations comme médecin et pédiatre social, furent les Dr Nicolas Steinmetz, pédiatre anglophone à l’Hôpital de Montréal pour les enfants et Dr Gloria Jéliu (bulgare) de l’Hôpital Ste Justine. Les deux ont contribué fortement à ce que je suis devenu aujourd’hui comme pédiatre social.

Mon côté plus nomade pendant plusieurs années, tire certainement son origine de toutes ces expositions à des personnes ayant immigré chez nous pour partager leurs expériences et leur richesse.  Ces «étrangers » ont grandement changer ma vie. Mes contacts terrains avec les Comoriens et avec les Albanais furent également une grande inspiration pour influencer ma trajectoire professionnelle et mieux définir l’approche de médecine sociale pour les enfants plus vulnérables et souffrants que j’ai créé par la suite.

Dans Côte des neiges, j’ai vu des classes complètes d’enfants immigrants ou réfugiées de toutes nationalités confondues qui dès la maternelle pouvait apprendre le français en quelques mois comme deuxième ou même cinquième langue et entreprendre des études avancées pour contribuer pleinement à notre société.

Les professeurs, médecins, scientifiques, soignants, ingénieurs etc. issus de l’immigration contribuent pleinement à notre évolution comme société distincte comme on se plait à le dire. Si on est distinct, c’est qu’on est fort et fier et sans crainte d’y perdre au change. La richesse de la mixité et de l’ouverture à l’autre devrait nous guider pour favoriser et accueillir les personnes immigrantes. Elles constituent une «réelle valeur ajoutée» dans une démarche d’équité sociale.

La seule peur de perdre notre langue ou nos acquis en ouvrant nos portes est une bien mauvaise conseillère pour assurer la force de notre identité. Se priver de l’apport de personnes migrantes comportent un immense risque de perdre une partie importante de notre société distincte.

Bienvenues chez nous!

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