Se serrer les coudes

Je suis en «vacances» avec un certain recul. Je continue de penser à notre monde et aux grandes transformations que nous devons vivre par les temps qui courent. Que ce soit en santé, en environnement ou dans nos rapports humains, tout change et l’inimaginable est en train de se produire. On cherche des traces de nos grandes valeurs, particulièrement la solidarité et l’équité sociale mais celles-ci sont de moins en moins évidentes. Dans tous les domaines, on tarde à se serrer les coudes pour assurer tout notre monde.

Photo de Markus Spiske sur Pexels.com

Parmi les dommages collatéraux de la pandémie, il y a la nature qui en prend pour son rhume. On en parle moins et surtout on se permet d’ignorer les nombreux signes de détérioration de la planète. Des espèces disparaissent, le climat change de jour en jour, de plus en plus d’humains dans le monde ne réussissent plus à se nourrir et plusieurs meurent dans l’indifférence totale pourvu que ce ne soit pas dans ma cour. Le point de non retour arrive à grand pas et le déni est évident. On se permet même au Canada, d’autoriser une plus grande quantité de toxines dans les aliments comme exemple de déni ultime.

La science a fait des pas de géants en supportant le développement rapide d’un vaccin capable de sauver des milliers de vie dans le monde. Pourtant plusieurs crient à l’atteinte à la liberté individuelle pour le refuser haut et fort. On oublie ici l’atteinte aux libertés collectives et la solidarité dont on doit faire preuve pour sauver des vies et vivre mieux ensemble. On constate ici encore une flagrante injustice par rapport à l’accès aux vaccins. Tout pour les pays riches, des miettes pour les plus pauvres. L’inégalité sociale à son meilleur.

Photo de Anna Shvets sur Pexels.com

La socialisation et le soutien social ont subi des blessures profondes suite à l’absence de relations humaines dont on a été privé pendant des mois de pandémie. Pendant tout ce temps, on est devenu anonymes, méfiants et retirés du monde. Cette attitude n’est pas restée sans séquelles, bien au contraire. Pour un certain nombre, ce fut l’occasion de se mettre en retrait de façon permanente, d’autres ont développé la peur du voisin et l’angoisse des contacts humains normaux. Plusieurs trouvent cette a-sociabilité confortable au point d’en faire un mode de vie. Heureusement, il y en a qui ont tout donné et se sont sacrifiés pour soulager autrui, cela à de quoi rassurer.

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Pour plusieurs adolescents et jeunes adultes, c’est devenu un nouveau mode de vie qui sera difficile de quitter dans les prochaines années. Certains ont abandonné l’école de façon définitive, d’autres ont découvert le plaisir de ne pas travailler, et d’autres encore le confort et la sécurité de ne travailler que de la maison. La résultante à ce jour, c’est évidemment la menace de la perte de relations humaines aussi essentielles pour la santé mentale que le sont les aliments pour la santé physique. On risque donc d’y perdre au change en tant que société moderne. On n’a qu’à penser aux grand défi actuel de trouver des travailleurs dans tous les secteurs d’activité humaine et de ses conséquences sur l’économie bien sûr mais surtout sur la vie sociale à la base d’une société saine.

Il faudra donc rapidement trouver un équilibre, les changement sont incontournables et le temps presse. Nous avons la responsabilité d’accepter le changement auquel on assiste par nécessité mais surtout celle de sauvegarder les valeurs acquises au fil des siècles d’évolution de l’humanité en espérant que le chacun pour soi n’en soit pas une dominante. L’indicateur du taux de vaccination en est un de poids en ce moment. La vaccination contre le virus procède d’une action collective humanitaire et équitable à l’échelle mondiale qui peut nous sortir plus rapidement du marasme dans lequel on se trouve et sauver d’innombrables vies humaines.

Or 20-30% de la population n’en n’ont rien à foutre au nom de la liberté individuelle. On veut d’une part être les premiers vaccinés même au détriment des populations plus pauvres incapables de se payer ce vaccin. De l’autre une bonne partie de la population refuse la vaccination lorsqu’accessible. Oui les compagnies pharmaceutiques s’en mettent plein les poches comme ils le font avec les nouveaux médicaments depuis toujours. Mais là n’est pas la question. La vraie question c’est «Sommes nous capables de collectivement nous protéger tout en respectant le droit de tous les humains de se protéger aussi contre un virus mortel». Si la réponse est oui alors notre société s’en tire bien. La question des profits des pharmaceutiques sera traité en temps et lieu. Qu’attendons-nous pour remplir notre devoir de citoyen libre?

Photo de Anna Tarazevich sur Pexels.com

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