La DPJ n’a pas bonne presse de nos jours pour plusieurs raisons, justifiées la plupart du temps. La DPJ, c’est une immense structure qui se déploie dans plusieurs secteurs de la province avec souvent des cultures différentes selon le cas. Il y en a de bonnes et de moins bonnes comme dans la vraie vie. Mais là n’est pas la question. Je parle de gratitude aujourd’hui pour souligner l’immense travail de plusieurs intervenants de ce système qui réalisent de grandes choses malgré les embûches administratives et souvent envers et contre tous.

Ce sont des femmes et des hommes qui se donnent entièrement au bien être des enfants et des familles, qui réussissent, dans des circonstances difficiles, à conserver un grand respect envers ceux-ci et qui usent de toutes sortes d’initiatives pour soutenir la familles et pour écouter la parole des enfants. Je leur tire mon chapeau et leur réitère que nous avons grand plaisir à travailler avec eux, contrairement à certains autres. J’en rencontre régulièrement en clinique et je peux affirmer que quand le respect des familles, dans tout son sens, fais partie du savoir être, on arrive à des résultats super intéressants.
J’en ai eu deux de cette trempe cette semaine en clinique. L’une, travailleuse sociale a assisté à une visite de suivi avec nous pour une famille en grande difficulté avec des enjeux majeurs, particulièrement liés au placement des trois jeunes enfants. Nous accompagnons ensemble depuis plusieurs mois cette famille et les résultats sont plus que satisfaisants au point de pouvoir maintenant retourner les enfants dans leur milieu. Ce fut donc une rencontre de célébration des efforts de la mère en particulier et celle-ci ne manqua pas de nous souligner clairement que les dénominateurs communs de ce succès furent sans contredit les liens étroits que nous avons eu avec elle comme équipe, un accompagnement sans jugement et notre conviction qu’elle allait y arriver même dans les moments les plus difficiles. « J’y suis arrivé parce que vous avez été mes anges gardiens» nous confia-t-elle.
L’autre, éducateur en foyer de groupe, s’est présenté à une dernière visite d’un jeune de 18 ans que je suivais depuis ses premières années de vie. La rencontre s’avérait remplie d’émotions puisque dans les deux dernières années, le jeune avait eu plusieurs problèmes de santé physique et mentale. Il avait dû être hospitalisé pendant plusieurs semaines et par la suite, il fut placé à sa demande, en foyer de groupe. Je savais par contre qu’il allait de mieux en mieux et cette dernière rencontre avait aussi pour objet de nous assurer de la continuité des services. Or l’éducateur en question, de toute évidence très proche du jeune et soucieux de son bien être, nous amena des réponses rassurantes et très mobilisantes pour son avenir proche. Il faisant entièrement confiance à ses capacités, il pouvait rester au foyer jusqu’à ce qu’il décide lui-même de le quitter, ils avaient ensemble imaginé un plan de départ éventuel avec des mesures de soutien au gré du jeune et il se qualifiait clairement comme une personne très significative pour la suite des choses. Tout était arrangé pour le meilleur grâce à un investissement humain de qualité.
C’est bien connu que notre savoir-être, notre capacité d’empathie et l’attachement que l’on peut développer envers les familles et les enfants peuvent faire une grosse différence dans leur parcours de vie. On ne parle pas ici de complaisance ni de pitié mais bien de relations humaines saines entre des individus ayant la mission commune de trouver les meilleures solutions pour le bien être des enfants. On est loin des luttes de pouvoir et des décisions arbitraires ou mal éclairées qui peuvent nuire aux enfants de façon profonde et permanente. Pour nous, l’attachement et le respect sont de rigueur et une grande partie de nos succès auprès de enfants et des familles tient à ces deux outils de rapports humains porteurs.
Je vous salue intervenants dédiés de la DPJ, des CLSC, des Hôpitaux, des écoles et du milieu communautaire, vous qui osez vous attacher aux enfants et aux jeunes pour leur offrir toute l’aide qu’ils demandent pour aller de l’avant. Vous faites une différence énorme dans leur vie et c’est la meilleure façon de faire quoiqu’on en dise.