On parle d’une situation assez courante, dévoilée dans les médias aujourd’hui, où la DPJ se pointe à l’Hôpital à l’accouchement pour prendre charge d’un nourrisson né de parents jugés inaptes à prendre soin de leur enfant. Le phénomène est partout mais encore plus en milieu autochtone et en milieu de grande pauvreté.
Je l’ai vécu à plusieurs reprises au cours de ma carrière, toujours inconfortable et indigné par cette façon de faire brutale. Quelle pire situation peux-t-on concevoir au plan humain que celle d’accoucher de son bébé et de se le faire enlever avant même la sortie de l’Hôpital en pleine présomption d’innocence. Dans ce système, on est coupable d’emblée.
Il y a certainement de nouveaux parents inaptes à s’occuper d’un enfant dés la naissance. Il y a aussi des grossesses non désirées, des enfants nés de viol, des parents toxicomanes ou alcooliques qui peuvent être toxiques à leur enfant. Il y a aussi bon nombre de parents ciblés comme dangereux dans le passé et qui ne le sont plus, mais qui vivent aussi ce traumatisme. Il y a surtout une façon de faire digne des pires cauchemars où une intervenante décide de placer un enfant loin de ses parents sans aucune chance pour le parent de prouver son innocence.
Mon point c’est de rester vigilants aux besoins des parents et des bébés bien sûr. En cas de risque sévère on doit intervenir rapidement. Mais il y a une autre façon d’être et de faire avec des gens en difficulté surtout dans une période de grande vulnérabilité et d’émotions fortes comme à l’arrivée d’un nouveau bébé. Mon point c’est de changer les façons de faire.
Il y a quelques années, devant un nombre croissant de ce type d’intervention souvent injustifié, nous avions expérimenté une nouvelle façon de faire plus respectueuse au plan humain, appelée «Bébé Kangourou». Nous partions du principe que les parents soupçonnés de risque de négligence, pouvaient se remettre en piste rapidement avec du soutien à la mesure de leurs besoins pour éviter le placement de leur bébé. Douze familles furent ainsi recrutées à leur sortie de l’Hôpital avec leur bébé sous condition de construire ensemble leur rôle parental plus adéquat. Les parents étaient responsables de leur local (peinture, meubles, ménage) et ils se rencontraient chaque jour pour échanger, discuter et apprendre avec une psycho-éducatrice de notre équipe. Nous avions un an pour éviter un placement et peux être même une adoption de leur enfant. Or après 6 mois de ce régime, tous virent la DPJ se retirer de leur dossier.
Le respect de la dignité, leur implication dans le changement, leur désir de garder leur enfant permirent des changements radicaux et un grand épanouissement des personnes y compris surtout celui de leur bébé.
L’approche policière et coercitive n’est clairement pas la meilleure façon de faire. Il y a plusieurs pratiques à revoir en lien avec la loi de protection de la jeunesse. Celle-ci mérite une attention spéciale car elle inflige à l’enfant et à la famille un traumatisme majeur complètement inhumain. On est ciblé d’avance si on a eu des démêlés avec la DPJ dans le passé, si on est issu de communautés à risque, si on apparaît fragiles ou si on est pauvres bien sûr. On n’est pas invité à se défendre, à s’expliquer ou à montrer patte blanche, la décision est automatique, irréversible et autoritaire. «Je part avec ton bébé, c’est à toi de faire la preuve ultérieurement de tes capacités à t’occuper de ton enfant. Ton bébé s’en va en famille d’accueil, un point c’est tout.

Une pratique barbare direz-vous. Oui certainement. Une pratique qu’il faut changer, c’est clair et le plus vite possible encore.
Moi j’ai la dpj une intervenante vraiment gentille,qui malgré la situation nous laisse un peu respirer pour que nous vivions notre vie la plus normale possible a ce que je vois …. Ma peur c’est que je suis enceinte et que jaccouche en octobre si la dpj de lhopital decide de menlever mon bébé sans raisons valable juste parce que j’ai un dossier avec la dpj …jai peur qu’ils passe par-dessus mon intervenante et qu’ils me l’enlève malgré notre dossier qui selon moi est bon commentaire
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Kathleen, il y a de très bonnes t. s. aussi
Parle lui en ouvertement de tes craintes
Elle pourra te rassurer certainement
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Bonjour Dr Julien. Je suis Diane Racine, directrice du centre de pédiatrie de la Haute-Yamaska. J’ai passé plus de 10 ans comme intervenante aux évaluations pour la DPJ. J’appuis totalement votre position pour avoir vécu de l’intérieur ces pratiques. Comme vous dites, il existe des intervenants ouverts et foncièrement compétents mais pris dans un gros système. Nous sommes prêts socialement pour un changement de pratique et une amélioration des services offerts aux familles. Passons à l’action!
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Bonjour Dr. Julien. Mon conjoint et moi avons perdu notre bébé dès l’accouchement. Nous étions censés avoir notre bébé d’amour dans nos bras 2 jours après être sortis de l’hôpital (Ils nous ont dit qu’ils gardaient l’enfant a la pouponnière car il était très petit et par précaution..)
Le lendemain suivant le 36h maximum pour les parents a l’hôpital, la DPJ a sonné a notre porte afin de nous dire que notre bébé tant attendu allait être envoyé en famille d’accueil. C’est un cauchemar épouvantable pour des parents, surtout quand on y voit une injustice assez fracassante. Nous sommes coupables avant d’être innocents. Même notre système de justice fonctionne a l’inverse.
On peut voir notre petit trésor 2 fois par semaines, sous observation, dans des endroits spécifiques pour cela. Peu importe le nombre de semaines écoulées, c’est identique; on passe 2 heures avec notre bébé et ensuite il repart en famille d’accueil. L’effet psychologique est déchirant et émotionnellement dévastateur. Je peux comprendre qu’il y a des bébés naissants qui sont malheureusement entourés de toxicité et de parents qui n’ont pas les compétences nécessaires, ou peu importe.. Par contre, les parents sont totalement oubliés et aucune aide concrète n’est reçu.
Si on laissait la chance aux parents d’expérimenter la vie parentale avant d’enlever l’enfant??? Encadrez-nous dans le pire des cas, AIDEZ LES PARENTS SVP SI NÉCESSAIRE!! Ce procédé d’enlever littéralement le bébé avant même qu’il ait pu vivre avec nous et ce, entouré d’amour, de tendresse et de bonne volonté, est tant qu’a nous totalement inacceptable. Le plus beau moment de notre vie, suivi de 24h par la suite du plus cauchemardesque événement complètement impossible de même anticiper le moindrement tellement que c’est horrible, NE DEVRAIT JAMAIS SE PRODUIRE.
Il y a un manque flagrant de ressources. Surtout pour les parents qui de plus, sont délaissés a eux-mêmes. Oui, bébé va bien et est en sécurité, mais avec une étrangère dans une autre maison. On croise partout des parents clairement ignorants et incompétents, voir même drogués, etc. qui n’ont eu nullement a subir tout ça. C’est complètement absurde. J’irais jusqu’a dire que cette supposé logique de « protection » d’enfants est complètement débile et inhumaine. Nous ne sommes pas seuls dans cette situation, un cri d’alarme se fait entendre depuis longtemps, pourtant inaudible apparemment par la DPJ.
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