L’écoeurîte

Comment décrire autrement notre sentiment actuel face à l’agression du coronavirus et à ses conséquences sur notre vie de tous les jours. Il n’est pas question de critiquer ou de blâmer mais bien d’en parler, de mieux comprendre et de tenter de survivre à cette guerre qui n’en finit plus de nous transformer pour le meilleur et pour le pire. Il semble même qu’actuellement nous en soyons au pire tant notre patience est à bout et nos espoirs perdus un à un.

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L’écoeurîte provient d’un grand sentiment d’impuissance, d’une forme d’épuisement, d’un état de dépendance et de la perte de contrôle sur notre vie. La méfiance, la perte de libertés et le manque d’espoir complètent souvent le tableau. On y réagit de différentes façons tant au plan émotif, que mental, social et physique. Pour les uns ce sera une sorte de morosité chronique, le goût de laisser aller, des malaises de toutes sortes et une angoisse pernicieuse. Pour d’autres ce sera plutôt une colère sournoise, le goût de ruer dans les brancards et un grand sentiment de frustration. Dans les deux cas, notre corps réagit, notre santé mentale se dégrade peu à peu et le risque de perte de contrôle nous menace nous mêmes et les autres.

Chez beaucoup d’enfants, l’écoeurîte se fait aussi sentir à cause de leur quotidien perturbé, de leurs repères perdus, de leur manque d’information flagrant et de l’impression de ne pas faire partie de la solution. De plus, ils sont conscients qu’on les considère comme des vecteurs dangereux, capables de contaminer et même de tuer leurs proches. L’insécurité, la peur, la colère et la tristesse les atteignent de plein fouet avec des conséquences négatives sur leur santé et leur développement à court et à long terme. Pour certains, moins chanceux, la pandémie devient un autre stress toxique qui s’ajoute à bien d’autres liés à leurs mauvaises conditions de vie. Ceux-ci sont probablement les plus grandes victimes de la pandémie à deux vitesses qui affecte notre planète.

L’écoeurîte peux-t-elle se guérir? Tout dépend de notre capacité à être solidaire et empathique envers autrui et de notre résilience personnelle et sociale. D’une part, le souci de l’autre et notre don de soi feront en sorte de diminuer l’anxiété créer par cette catastrophe. Le souci de l’autre et du bien commun permettra clairement de diminuer nos propres craintes et nos angoisses profondes. On sera alors plus tolérants et plus motivés à faire les efforts nécessaires pour protéger l’autre et à prendre une part active à la solution, comme par exemple accepter de se faire vacciner malgré un faible risque. La force personnelle et solidaire que nous pouvons déployer permettra de créer une force sociale puissante pour passer au travers de cette crise le plus vite et le mieux possible. Un rêve que cette idée? Plutôt une réflexion et des actions qui pourraient nous sortir du trou dans lequel on s’enlise peu à peu.

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