Confucius serait aussi confus que nous tant les messages «pandémiques» qui nous inondent de jour en jour se suivent et ne ressemblent pas. Pendant ce temps, la santé mentale du monde en prend un grand coup, augmentation des troubles anxieux et des dépressions dans tous les groupes d’âge, augmentation significative de la consommation de lourds médicaments en santé mentale, augmentation de la violence domestique et j’en passe. Tous les indices de détérioration de notre santé globale sont au rendez vous. La mort violente de plusieurs enfants au Québec dans les derniers mois pourrait en représenter un dommage collatéral effrayant, quelle catastrophe!
Nous perdons continuellement nos repères et nos espoirs car selon les autorités, le virus est méchant et imprévisible et ratoureux. Il semble nous attendre au détour et donc nous devons être constamment sur nos gardes à chaque détour. On se détourne donc de nos voisins, de nos amis et même de notre famille. Dans la rue on se distance et on se retourne au cas où il nous sauterait dessus tant il est vilain. On se retrouve seuls, un peu ou beaucoup perdus, ne sachant plus qui croire et que faire. Si on ose un peu se rapprocher même de nos proches, on nous traite en criminel, l’amende toute prête à nous tomber dessus. Pour ceux et celles dont la santé mentale est déjà faible, la ligne est mince vers un dérapage.
Nous ne savions pas à quel point un regard, un sourire ou un geste d’une autre personne pouvait nous rendre heureux et même faire notre journée comme on se plaisait à le dire. On n’imaginait pas que le retour au travail du matin et les pauses café ou repas avec leurs rituels et leurs proximités, pouvait nous donner l’énergie pour aller mieux. On ne pensait pas que notre côté social était si précieux pour notre bien être tellement on le prenait pour acquis. Pour les personnes isolées volontairement ou non, cette détresse est déjà maximale.
Du côté de la médecine, je savais l’importance de se voir le visage et de se rapprocher pour mieux s’apprivoiser, se comprendre et décoder les petits signes qui mènent à une meilleure évaluation et à un meilleur suivi. Mais je ne savais pas que ces petits gestes et ces drôles de mimiques m’étaient essentiels pour mieux faire mon travail avec plaisir et que sans eux, on se retrouve en manque de moyens et parfois en désarroi.
Comme vous, je n’ai aucune idée de ce qui adviendra de ce grand traumatisme humain et je n’ose pas non plus faire le procès de quiconque doit prendre ces décisions qui nous éloignent tant. Mais ce dont je suis convaincu, c’est que bientôt, nous ne pourrons plus nous priver plus longtemps de ce qui fait notre vrai nature humaine, sociable et empathique, gage de l’espoir qui nous aide normalement à bien vive et à aller de l’avant. Les signaux sont de plus en plus clairs, il nous faut vitre revenir à une certaine «normale sociale autorisée , prudente et responsable, mais obligatoire et réparatrice et ce avant qu’il ne soit trop tard.
