C’est bien le temps de la rentrée à l’intérieur de nos chaumières et la période d’hibernation qui commence. C’est comme un confinement forcé par la nature auquel nous sommes habitués depuis toujours et qui correspond à des changements de cycle inscrits dans nos vies. Nous savons tous que le printemps reviendra même si certains hivers plus durs que d’autres nous en font parfois douter tant cela semble incroyable. Nous en connaissons bien les risques et aboutissements.
Or la pandémie actuelle nous a pris au dépourvu. Nous nous retrouvons dans une grande incertitude, nous en connaissons certains risques mais nous sommes loin de tout savoir et aucun expert ne réussit à apaiser nos craintes même les plus simples ou les plus folles. Nous manquons de guide et de recul. Les anxiétés montent en flèche. Nous ne pouvons plus compter sur nos voisins qui s’enferment eux aussi physiquement et mentalement. Nos familles sont loins et inaccessibles tout autant que nos amis qui nous aident habituellement à composer et à relativer et même à nous faire oublier nos peurs et nos doutes.

Après le chaos et le traumatisme, reste cependant l’espoir. Après la mort des aînés, les bébés continuent de naître et après la pause forcée, la création et l’innovation continuent plus que jamais à nous inspirer. Reste la beauté et l’humanisme, reste l’âme. Comme le dit si bien la chanson, vous pouvez prendre mes biens, mon corps ou ma liberté, mais vous ne pourrez jamais prendre mon âme.
Dans cette période difficile où le découragement nous guette à chaque jour et où on doit vivre dans l’incertitude et l’insécurité, dans ces temps angoissants que l’on partage tous à des degrés divers, il nous faut apprendre à vivre avec le risque, il nous faut revisiter nos valeurs profondes et on se doit de se recentrer autour de petits gestes affichant notre humanité et notre espoir de mieux vivre tous ensemble. La multiplication de ces petits morceaux d’espoir et de liberté suffiront largement à nous aider à passer au travers de bien d’autres catastrophes dans le futur.
Aujourd’hui, pourquoi ne pas juste sourire à quelqu’un qu’on ne connaît pas, dire à un voisin une belle parole, offrir un repas à un itinérant, offrir une aide à une personne en difficulté, même à distance. La somme de l’empathie, de l’entraide et de la solidarité que nous pouvons comptabiliser dans une journée nous amène a être encore plus fort le lendemain . je le pratique dans mon travail quotidien auprès des enfants et de familles dans le besoin et ça marche. Peux-être est-ce ainsi que notre société deviendra globalement meilleure et que les feuilles repousseront certainement au printemps prochain.