Le masque revient sans cesse dans les médias et sur la place publique de nos jours. Utile, pas utile, efficace ou non ou même dangereux, peux-être. On m’a reproché cette semaine de garder le silence sur son utilisation pour les enfants et de ne pas prendre position. Je voulais juste m’abstenir de trop en rajouter dans ce débat houleux et peu productif. On est assez mêlé comme ça mais voici quand même mon point de vue pour ceux que cela peut intéresser.
Il serait exagérer de considérer le masque comme tout à fait inutile. On le porte depuis toujours en salle d’opération pour ne pas nuire à notre patient et à ma connaissance personne ne s’en est jamais plaint et tous en considèrent l’utilité et les bienfaits. Il permet certes de conserver une partie de ses microbes pour soi-même, surtout quand on est malade, ou pire, contagieux comme en période de grippe. Il masque, son nom le dit bien, certaines de nos imperfections, un grand nez par exemple ou des «boutons» si déprimants en période d’adolescence. On peut l’utiliser plusieurs fois et il pourrait même encore nous servir à l’Halloween en cas de pénurie.
Mais la vraie question reste celle de se demander, chacun de nous, qu’est-ce qu’on attend du fameux masque. Son nom le dit bien, il masque, il rend anonyme et il protège relativement. En plus, il existe en différentes couleurs et il ne coute pas cher. Il nous fait se sentir protéger même si on le tolère mal et il sécurise ceux que l’on croise dans la rue. Certains l’aiment tellement qu’ils le portent même quand ils sont seuls en auto. Alors pourquoi en faire tout un plat, soyons calme et compréhensif et arrêtons de nous chamailler pour un petit bout de tissu ou de papier qui finit de toute façon à la poubelle.
Plus sérieusement, même si son efficacité est relative, on ne devrait pas s’empêcher de le porter en présence de plusieurs adultes dans des espaces fermés même si ce n’est que par respect pour autrui. Il a certes une valeur ajoutée à notre sentiment de protection et à la protection de nos voisins et il témoigne de notre savoir-être et de notre solidarité. Pour ce qui est des jeunes enfants qui doivent jouer, socialiser et socialiser et compte tenu des risques minimes qu’ils soient malades sérieusement, je ne crois pas qu’on doive les obliger à le porter, ce serait contre productif. Pour les ados, à cause de l’importance qu’ils continuent de retrouver leurs amis et pour leur permettre de socialiser et de s’instruire, on doit compter sur leur jugement et leur conseiller d’être prudents en groupe et en gang avec un masque. Ce qui compte en cette période difficile c’est le jugement et la solidarité de chacun, pas la confrontation ni les guerres inutiles.
