Les écoles ouvrent en fin du mois d’août en toute sécurité et avec un certain respect des besoins sociaux des enfants de tout âge. Quelle bonne nouvelle! Enfin, ils vont retrouver leurs amis, leur classe, leurs repères si importants. Le ministre de l’Éducation marque un point et je lui dis bravo car il s’agit d’un exploit d’avoir pu naviguer avec plein d’incertitudes et de contraintes et de pouvoir offrir une rentrée sécuritaire. Cela augure bien pour la suite des choses qui s’avère plus complexe cependant car elle ne dépend pas que de la touche gouvernementale.
D’abord les parents. Que pensent-t-ils de ce retour d’allure universelle? Plusieurs me confient craindre le retour et un certain nombre envisage de garder leurs petits à la maison. L’insécurité liée au virus et au dur confinement ne peut pas s’évaporer comme par magie. De plus on continue de parler de deuxième et troisième vague, ce qui ne rassure personne. Le ministre doit donc créer un mouvement de réassurance pour eux avec des partenaires clés dont les pédiatres qui souhaitent ce retour à une normale depuis longtemps. Il faudra les garder informer et mobiliser pour que le retour s’effectue en toute confiance.
Les enfants eux, ont déjà compris et ils vont se plier aux règles en toute simplicité car ils sont bien conscients des pertes qu’ils ont subi depuis quatre mois. à moins que les parents ne leur communiquent leur propre anxiété qui risque de devenir toxique. J’en connais peu qui s’opposent aux masques d’ailleurs. Il faut aussi leur dire que ces mesures vont les aider pour contrer les autres virus comme l’influenza et beaucoup d’autres. On fera donc d’une pierre plusieurs bons coups.
L’école va avoir besoin de soutien par ailleurs. On pourrait, par exemple, penser à faire revenir les infirmières et les travailleurs sociaux dans les écoles pour appuyer le personnel enseignant. Cette mesure allait si bien dans le passé. L’infirmière serait aux premières loges en prévention et en dépistage. La travailleuse sociale contribuerait à accompagner enfants, parents et enseignants dans le quotidien.Va pour la sécurité. et la santé.
Reste la motivation. Elle est essentielle pour apprendre et pour réussir. Elle risque d’en prendre un coup à la rentrée à cause de différents facteurs dont les retards scolaires et l’incertitude. L’école ne pourra arriver seule à recréer la motivation. Il faut donc en profiter pour repenser le modèle de l’école communautaire ou l’école de milieu où tous sont impliqués pour assister les enseignants dans un mode collaboratif. L’enseignant enseigne les matières obligatoires en toute liberté quelques heures par jour. Le milieu, les forces vivent de la communauté, accompagne l’enfant pour la culture générale, les arts et le sport le reste de la journée et pourquoi pas pour s’occuper du rattrapage dont on aura tant besoin tant qu’à faire.
Les exemples d’initiatives de la sorte existent déjà dans les communautés, il suffit de s’en inspirer. Accès scolaire au Garage à musique et Je Passe Partout en sont des exemples flagrants dans Hochelaga. L’école à domicile pour ceux qui le peuvent nous donnent aussi une bonne leçon d’un étalement des apprentissages sur une journée type. On pourrait certes s’ inspirer de ces exemples et de bien d’autres pour créer cette motivation si importante. Les enfants ont besoin de changements et de différents modèles pour avancer et pour se motiver. Laissons aller notre créativité pour leur venir en aide. Le temps est opportun et il compte.
Le moment n’est-il pas tout choisi pour amener une vraie réforme en profondeur, non pas bureaucratique cette fois-ci mais par la force des choses , tout à fait pratique pour sauver les meubles et voir grand pour nos enfants.
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