Il y a mort d’enfants par les temps qui courent. Quel drame, un vrai désastre, une société impuissante. Que penser, que faire? Peux-t-on faire quelque chose, prévenir peux être?
Nous sommes tous dans l’embarras face à de telles nouvelles qui touchent l’humain dans tous ses états, le bon et le pire. Nous nous sentons mal et concernés mais en même temps, tellement impuissants nous-mêmes. Est-ce qu’un tel drame pourrait survenir dans notre famille ou notre entourage? Quels sont les causes et les déclencheurs de comportements aussi extrêmes et incompréhensibles? Tellement de question nous viennent à l’esprit et les réponses ne sont pas évidentes.
Sous forme de réflexion, essayons d’en comprendre une partie, cela nous aidera peux être à faire un certain deuil plus objectif et au mieux, on pourra penser agir pour prévenir ces catastrophes humaines qui semblent se répéter plus souvent ces derniers temps.
La personne humaine normale est fragile, particulièrement au plan émotif. Une humeur changeante, une mauvaise nuit, une petite frustration de la vie courante et nous voilà modifié, déséquilibré et possiblement en colère ou mal dans notre peau. Une peine d’amour, un rejet, de l’intimidation ou un abandon et c’est notre être tout entier qui s’écroule allant même jusqu’à penser vengeance ou suicide.
Notre résistance individuelle au stress et aux traumas est variable, nos moyens de gérer nos émotions et nos réactions sont différents pour chacun de nous et notre capacité à contrôler nos comportements dépend de plusieurs facteurs. Notre vécu, nos bases, nos attaches et nos réseaux personnels peuvent faire toute la différence. Plus nous sommes bien entourés, meilleures sont nos conditions de vie et plus nous avons de moyens de satisfaction et d’estime de soi, plus grandes sont nos chances d’éviter les extrêmes en prenant le temps d’analyser, de se calmer et de trouver de l’aide. Inversement, plus nos manquons de soutien, plus notre vie est difficile et moins nous avons de support de l’entourage, plus les conditions sont réunies pour que nos comportements et nos actions prennent de mauvaises tournures sans même prendre le temps d’y penser.
Aux mauvaises conditions de vie s’ajoutent souvent des troubles mentaux, des impulsivités incontrôlables, des stress majeurs et de mauvaises conditions physiques. Alors l’explosion n’est pas loin et il devient presqu’impossible de la prévenir. La période du Covid 19 et les mesures de santé publique qui ont dû être prises ont clairement apporté un surplus de stress majeurs qui nous ont tous affectés grandement.
Pour les personnes plus vulnérables, ce fut la goutte qui a fait déborder le vase et pour plusieurs, le mélange et le cumul des stress de différentes natures ont fait sauter la marmite. Nous voyons plus de violences domestiques, d’abus physiques et psychologiques envers les enfants, plus de décrochage global et plus de comportements extrêmes. Les liens de cause à effet sont toujours difficiles à faire entre un événement et les réactions qu’il provoque, les facteurs étant multiples et complexes. Mais de toute évidence, dans les derniers mois de confinement, il y a nettement une forte augmentation de stress majeurs ajoutés et de façon concomitante, plus de drames provoqués.
On comprend un peu mieux ce qui se passe mais peux-t-on agir en prévention et cesser de nous culpabiliser? Je pense que oui mais il faut agir en amont, en entraide et en compassion. On sait que l’attention bienveillante, le dépannage de toute nature et les mesures de répit peuvent faire une grande différence. Ceux qui le peuvent doivent regarder leurs proches, apprivoiser leurs voisins et interroger leurs collègues pour constater leur état de vulnérabilité et leur condition mentale.
S’il y a lieu, il faudra offrir un support de nature à faire baisser les gardes et à faire cesser les idées négatives issues des stress et des traumas souvent insidieux. On essaiera d’éviter de se centrer uniquement sur notre bien-être personnel pour mieux se pencher sur les besoins de nos proches. Cela pourrait faire une grosse différence dans la vie des personnes plus vulnérables et même éviter des comportements extrêmes comme l’infanticide et l’agression des proches.