Notre monde — notre humanité même — se définit par la qualité de notre vie sociale. L’être humain a besoin de proximité avec l’autre. Il cherche à s’associer à d’autres pour unir ses forces dans l’esprit de survie. Cet être social a besoin de partager ses émotions et ses idées avec sa famille, ses proches et son voisinage.

En fait, on peut dire que l’attachement avec un autre être humain est un des plus forts déterminants de l’amour, de la paix et de notre équilibre, et qu’il implique des valeurs d’empathie, d’entraide et de respect. La proximité entre êtres humains nourrit notre « humanitude ».
Pour les enfants, plus spécifiquement, l’expérience d’un attachement sécure à un parent, ou à quelqu’un de significatif, est le plus grand déterminant d’un développement global durable. Lorsqu’ils parlent, ils souhaitent être entendus; ils peuvent attirer l’attention pour obtenir de l’aide; ils aiment créer et ils s’attendent à ce qu’on apprécie leur œuvre d’art. Ils espèrent réussir pour plaire à ceux qu’ils aiment et qui en prennent soin.
Ces actions et réactions sont une clef importante pour que les enfants libèrent tout leur potentiel.
Dans ce monde bizarre dans lequel on se trouve maintenant, la proximité en prend tout un coup. Nous sommes tous privés de l’essence même de notre vie sociale. Il me semble évident que pour les enfants, cela représente une faille majeure dans leur développement, comme s’ils se retrouvaient sur le bord d’un précipice émotif. Comme société, je crois que nous sommes en train de perdre quelque chose de très précieux pour lequel nous nous battions encore récemment : notre liberté.
Libérons nos enfants, ils en valent le coup. Laissons-les jouer et s’amuser comme eux seuls peuvent le faire. Libérons leur imagination et leur créativité. Tout cela leur permettra de se remettre en piste plus rapidement. Gardons un contact étroit avec eux pour assurer ces attachements si nécessaires pour leur qualité de vie. Enfin, écoutons-les, ils ont tant à dire!